Avez-vous déjà remarqué le temps passé à parler de nos enfants? Sur nos enfants?
A l'école, au travail, avec d'autres mamans, nos collègues, à l'extérieur, à la maison, avec eux, avec papa, maman, la famille...
Bien sûr, nous sommes fiers d'eux, nous relatons leurs exploits, leurs prouesses. La dernière du petit dernier qui nous a bien fait rire! La réflexion de l'ainé qui nous a littéralement plié en deux!
Mais pas toujours. Moins souvent même. On se plaint, on rumine leurs mauvaises notes. Leur comportement à la maison, leur insolence. Ils n'écoutent pas. Ils n'en font qu'à leur tête. On n'en peut plus. Pourtant, on a tout essayé!
Non, pas tout. Sinon, notre discours ne serait plus le même.
Pourquoi devraient-ils "écouter", un point c'est tout? Est-ce qu'on les écoute toujours nous? Avec toute notre présence?
Ils n'en font qu'à leur tête. En sommes-nous sûrs? S'est-on déjà demandé ce qu'il y avait derrière ce comportement? Quel besoin est dissimulé par cet entêtement apparent?
Plus rien ne fonctionne. Et si on parlait du commencement?
Un bébé, quand il nait, est tout à fait dépendant mais aussi dévoué à ses parents. Il n'a de cesse que de chercher leurs regards. Leurs odeurs. Leurs bruits. Il a besoin d'eux certes, mais il cherche à leur plaire. Rappelez-vous votre enfant, lorsqu'il n'avait que quelques mois... son passe-temps favori était de vous faire, à répétition, de larges sourires édentés, tous plus craquants les uns que les autres... Petit trésor...
C'est après que cela s'est gâté. Quand il est sorti de nos 'jupes', qu'il a commencé à explorer le monde. Là, la guerre des Interdits et des Nons a été déclarée. Mais quelle frustration pour notre petit explorateur en herbe, dont le seul but, au final, est de découvrir ce monde dont on lui a tant vanté les mérites quelques mois auparavant! Ce monde qu'on lui a montré, alors qu'il était blotti dans nos bras, les milles couleurs, odeurs, sons, goûts...quel environnement fascinant!
Il s'est ensuite attelé à grandir, évoluer, se développer, lui, son corps, son cerveau et ses 5 sens pour se muter en ce petit 'touche à tout', 'cascado-destructeur', broyeur de plantes, 'éteigneur' de boutons, déchiqueteur de facture!
Quel a été nos réactions à ces moments cruciaux? Combien de fois, sur la même journée, nous sommes-nous entendu lui répéter: 'non', 'touche-pas', 'arrête', 'laisse ça', 'dépose ça de suite', 'crache ça', 'non pas là', 'cesse de frapper ta soeur', 'va te laver les dents', 'éteins la tv'', aaaaaaaaaaaah'.... combien de phrases sous forme d'indicatifs, d'ordres, de cris nous sommes-nous entendu prononcer?
Imaginons-nous, à la maison, au travail, en famille, entre amis,... où nos interlocuteurs, notre patron, notre mari,... nous parleraient sous forme d' "ordres". Serions-nous vraiment enclin à collaborer? A vouloir faire plaisir?
La guidance parentale, c'est aider à revoir notre propre comportement lorsque nous sommes en interaction avec les petites personnes qui nous sont le chers, nos enfants. C'est se questionner autrement. C'est reconstruire cette coopération innée qui nait en même temps que l'enfant.
La guidance parentale, c'est permettre de se mettre à l'écoute vraie et authentique de ce que nos enfants ont à nous dire, c'est regarder derrière les apparences de leurs comportements qui nous irritent où nous déplacent si, nous parents, ne sommes pas passé à côté de quelque chose d'important, comme l'est tout besoin. Derrière tout comportement, il y a un besoin nous satisfait.
La guidance parentale, c'est proposer d'autres méthodes éducatives que celles basées sur la peur (punition, cris, coups) par une éducation fondée sur le respect, la dignité, l'humanité de l'enfant, des parents et des personnes en charge de leur éducation. C'est redessiner les limites, l'écoute mutuelle, la coopération.
Parce que la Parentalité, pour nous, c'est plus que le simple fait d'être parent. C'est prendre son rôle de parent au sérieux pour préparer son enfant à devenir un adulte conscient, responsable, qui a confiance en lui et en ses compétences, une bonne estime de lui afin de lui permettre d'être bien dans sa peau et à l'aise dans ses relations sociales comme affectives.
Malheureusement, tout notre amour et toutes nos bonnes intentions ne suffisent pas. Nous avons souvent du mal à faire face à des situations auxquelles nous n’avons pas été préparés : colères, caprices, chagrins, indiscipline, disputes entres frères et sœurs etc. Dans ces moments où nous ne savons pas vraiment comment réagir, l'énervement, l'impatience, nos soucis, le poids de notre journée,... s'accumulent et souvent, nous 'explosons'! Qui ne s’est jamais surpris à dire où à faire des choses que nous nous étions pourtant promis de ne pas reproduire ?
La guidace parentale, c'est un ensemble d’outils dont la mission est de permettre aux parents de mieux gérer ce genre de situations difficiles, tout en privilégiant l’intérêt de l’enfant et en favorisant son épanouissement. C’est aussi adopter un style d’éducation et des comportements qui répondent aux besoins de l’enfant, en termes d’affection, de sécurité, d’appartenance et d’attaches sûres. Concrètement, la parentalité positive, c’est le juste milieu entre un style d'éducation autoritaire (ou militaire) et un style d’éducation permissif (ou laxiste) : elle fixe les règles et limites dont l’enfant a besoin pour se développer et s’épanouir pleinement. La démarche de parentalité positive propose entre autres :
• De prendre conscience de nos propres blessures d’enfant, afin d’éviter de reproduire les modèles parentaux néfastes que nous avons éventuellement reçu.
• De prendre conscience de l’impact que peuvent avoir sur nos enfants les attitudes et les mots que nous employons (même aussi anodins qu’ils puissent paraître), ainsi que les étiquettes que nous leurs collons.
• D’adapter nos exigences aux besoins et aux compétences de l’enfant, en fonction de son stade de développement psychomoteur et affectif.
• D’assurer à l’enfant un milieu sûr et stimulant et un environnement d’apprentissage positif.
• La mise en place de nouveaux comportements, plus positifs et respectueux de l’enfant
• Accueillir les émotions et sentiments de l’enfant (plutôt que de les nier).
• Poser des limites raisonnables et appropriées.
• L’aider à développer son autonomie.
• Eviter d’avoir recours aux châtiments corporels (fessés etc.), aux punitions pour résoudre les conflits ou « discipliner » l’enfant.
En définitive, la guidance parentale c’est travailler sur soi-même et acquérir de nouvelles compétences parentales (qui ne sont pas forcément innées !), dans le but d’instaurer une relation positive avec son enfant et de l’accompagner dans son épanouissement.Il ne s’agit pas cependant de chercher à devenir des parents parfaits… ça n’existe pas !D’ailleurs, les outils que nous mettons en pratique et que nous souhaitons partager avec vous ne sont pas des « remèdes miracles ». Apprendre à utiliser les bons outils, au bon moment n’est pas si simple au début. Nous faisons encore beaucoup d’erreurs et parfois nous n’y arrivons simplement pas. Nous sommes même quelque fois découragés… mais le fait de savoir que nos nouveaux comportements font du bien à nos enfants et qu’ils nous aident à instaurer avec eux une relation positive, nous redonne du courage. Et puis, à force de les utiliser, ces nouvelles compétences deviennent petit à petit des automatismes et on commence alors à savourer la joie d'un climat familiale serein et chaleureux...